Thérapie narrative
Vous avez l’impression que quelque chose se répète dans votre vie, vous freine ou vous bloque ? Vous souhaitez changer le cours de votre existence, et vous souhaitez « remplir votre sac à dos » avant de partir à l’aventure ?
Les pratiques narratives peuvent vous aider à redevenir auteur de votre vie, en vous reconnectant à vos ressources pour retrouver de la liberté de choix.
Soigner les histoires
Les récits que nous faisons de notre vie ont une grande influence : ils peuvent soit nous enfermer, soit nous libérer. Souvent, l’histoire que nous nous racontons sur nous-même est figée par les problèmes, les échecs, les doutes. À force, le récit tourne en boucle, autour d’un seul point de vue. Et cette histoire dite « dominante » conditionne nos choix, nos actions, nos relations.
Alors comment construire des récits alternatifs, alignés à nos aspirations et qui honorent nos valeurs, nos ressources, nos soutiens ? Les pratiques narratives, apparentées à de l’hypnose conversationnelle, proposent de renouer avec notre histoire dite « préférée », de l’épaissir et, ainsi, de sortir de l’impasse.
Conversations narratives
Les séances se déroulent sous forme de conversations où le thérapeute mène l’enquête. Au fil des questions qui s’appuient sur les mots et les métaphores de la personne, l’histoire alternative et préférée se construit. Peu à peu émergent les moments vivants (les « moments scintillants » ou les « pépites » dans le monde des narratives), ces instants où les paysages de l’identité, de l’action et de la relation sont alignés.
Par l’exploration de nouveaux territoires, par la reconnexion à ses valeurs, ses rêves, ses espoirs, il est possible à tout moment de réécrire sa vie !
Les postulats
La thérapie narrative repose sur plusieurs idées-socles :
- la personne est multi-histoire : contrairement à ce que l’histoire dominante voudrait nous faire croire, nous avons tous plusieurs facettes, plusieurs histoires qui peuvent être abordées selon des points de vue différents. La thérapie narrative est ainsi une « quête des merveillosités » : le thérapeute est à l’écoute des fines traces de vie, des moments où le problème est absent ou moins présent. C’est à partir de ces exceptions que l’histoire alternative commence à s’écrire.
- la personne est experte de sa vie : les pratiques narratives s’attachent à déconstruire les discours normatifs et les relations de pouvoir qui isolent la personne. Ainsi, le thérapeute n’est pas le sachant, il est simplement expert du processus, et c’est bien la personne qui a le savoir sur sa propre vie.
- la personne n’est pas le problème : c’est l’un des grands apports des approches narratives, qui considèrent que « la personne est la personne ; le problème est le problème ; la personne n’est pas le problème ». Plutôt que de se laisser recruter par une conclusion identitaire limitante (« je suis timide / impatient(e) / colérique… »), la personne est invitée à regarder ses blocages sous l’angle de l’externalisation : « j’ai une histoire avec Timidité / Impatience / Colère… ». Cette mise à distance permet de réduire l’influence du problème, de retrouver les clés pour réactiver son pouvoir d’initiative personnelle.
Reprendre le pouvoir sur sa vie au travers de ses propres mots, malgré les discours dominants : c’est pour cette raison que j’aime assez définir les narratives comme une pratique «politique et poétique».
Un processus soutenu par l’écriture
La thérapie narrative peut se dérouler uniquement au travers de conversations. Elle peut aussi être soutenue par l’écriture : c’est ce qu’on appelle la documentation narrative... et c’est précisément ce qui m’a menée sur ce chemin.
Les mots de la personne viennent nourrir son histoire préférée, et l’écriture permet d’en garder la trace, d’y revenir et de la partager.
La documentation narrative peut prendre de nombreuses formes (texte en prose, poème, certificat, lettre, arbre de vie…), et peut être réalisée par le thérapeute ou par la personne, si elle en ressent l’élan.
En pratique
La thérapie narrative peut être individuelle ou familiale. Elle est adaptée aussi bien aux enfants, aux adolescents qu’aux adultes.
Elle peut aider à redevenir auteur de sa vie dans plusieurs situations :
- Histoire de problème récurrent : Anxiété, Dépression, Colère, Manque de confiance / d’estime de soi, Stress…
- Difficulté relationnelle (famille, couple, travail…)
- Changement de vie personnelle ou professionnelle
- Développement personnel / recherche d’une meilleure connaissance de soi
Le nombre de séances peut difficilement être défini à l’avance. Dans certains cas, une seule séance peut suffire à débloquer une situation ; dans d’autres, l’exploration des histoires de vie nécessite plusieurs rendez-vous. Dans tous les cas, les pratiques narratives font partie des thérapies brèves : le processus nécessite généralement moins de 10 séances.
Pour aller plus loin : un peu d’histoire…
La thérapie narrative a été développée dans les années 1980-1990 par l’australien Michael White et le néo-zélandais David Epston, tous deux travailleurs sociaux.
Initiée au travers de la relation d’aide apportée aux Aborigènes, elle s’est vite étendue à la thérapie familiale, puis à l’accompagnement du deuil, du traumatisme et de l’anorexie.
Elle est introduite en France dans les années 2000, plutôt par la porte du coaching. La richesse de ses applications possibles fait d’ailleurs changer son appellation en « approches narratives » ou « pratiques narratives ».
Depuis une quinzaine d’années, plusieurs centres de formation ont développé un cursus « approches narratives », orientées vers la thérapie et/ou le coaching. Pour ma part, j’ai choisi l’approche sociale et axée autour de l'hypnose conversationnelle proposée par Hexafor à Nantes, où j’ai eu la chance d’être formée par :
- Dina Scherrer, coach, praticienne narrative et formatrice ;
- Bertrand Hénot, directeur d’Hexafor, formateur en pratiques narratives, PNL, hypnose et EMDR ;
- Stéphanie Robert, psychopraticienne ;
- Dr Julien Betbèze, psychiatre, pédopsychiatre et psychothérapeute, formateur en hypnose ericksonienne et thérapies brèves.
J’ai ainsi obtenu en mai 2024 un certificat de « Praticien en pratiques narratives », reconnu par la FFPN (Fédération Francophone de Pratiques Narratives).